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Coriolink analyse l’impact de la communication digitale au profit des #GiletsJaunes

Coriolink analyse pour le Figaro :  l’influence de la communication digitale sur les mouvements de masse (#GiletsJaunes)

Notre expert estime que la fracture numérique n’est pas un frein à la mise en marche d’un mouvement. La communication digitale est au contraire un moyen de structurer la fronde, de faire adhérer à un discours et de rendre visible le mouvement. Cette contestation sur les réseaux sociaux est parfois difficilement perceptible pour l’autorité publique et le gouvernement.

D’abord, le fait que le mouvement semble déstructuré n’empêche pas la fronde de disposer, en son sein, des fondamentaux de la théorie de l’identité de marque théorisée par Jean-Noel Kapferer. 

 

« Un nom d’abord. Une représentation graphique ensuite (ce gilet que chacun doit détenir dans son automobile). Un positionnement ensuite (le ras-le-bol fiscal). Des valeurs (les revendications des «gens d’en bas» obligés d’utiliser leurs voitures). Enfin, une éthique (le travail, la participation quotidienne à tout ce qui fait la société. La force de la province parfois snobée par les métropoles, en particulier Paris) ».

Selon Jacky, « les gilets jaunes » représentent une forme de miracle d’un point de vue de la communication. Les réseaux sociaux ont permis ce prodige.

 

Les outils internet tels que Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat ou Youtube se sont imposés comme des distributeurs de  nouveaux contenus. Une information proposée sans restrictions ni  intermédiaires.

« Bien utilisés, ils se conjuguent et démultiplient la puissance de propagation des opinions qui s’y déversent. Le commentaire concis, parfois brutal et anonyme sur Twitter ; les images d’amateurs mais empreintes de l’authenticité du terrain sur YouTube ; la force de l’association, du rassemblement.  Enfin, le sentiment de faire société pour le très puissant et non moins controversé Facebook ».

Jacky Isabello, analyse cet ensemble d’outils sous le prisme d’un contre-pouvoir dont l’efficacité a déjà été prouvée par le passé.

Référence est faite ici aux printemps arabes. La communication de ces événements s’est faite principalement sur les réseaux sociaux, dans des pays où les citoyens sont soumis à la censure. Les réseaux sociaux ont permis de faire émerger une cause et d’engranger des soutiens.

« En septembre 2013, ces mêmes réseaux sociaux ont permis l’agrégation de millions de soutiens inattendus à un bijoutier niçois qui avait tué un braqueur. Plus tard, en février 2016, ils ont donné un visage animé aux vidéos du mouvement #OnVautMieuxQueCa, apparu pour soutenir l’opposition à la «loi travail». Cette fronde, qualifiée de protéiforme par les sociologues et les communicants, laissait entrevoir une utilisation innovante de YouTube ».

 

Par ailleurs la révolte des gilets jaunes, si elle n’est pas inédite,  se différencie par le fait qu’elle supplante la parole donnée habituellement aux corps intermédiaires traditionnels et l’effet de surprise qu’elle a provoquée.

« Ni parti politique, ni syndicat de salariés n’ont senti monter la grogne des contribuables-citoyens ».

Enfin, il insiste sur le fait que les réseaux sociaux ne se résument pas à une mémoire virtuelle de maladresses d’expressions des dirigeants politiques.

Les réseaux sociaux offrent un modèle alternatif de corps intermédiaires à l’opinion publique pouvant déséquilibrer des structures politiques et institutionnelles.

« Ils offrent à une opinion publique, dont la structure changera à chaque éruption de colère, un modèle de corps intermédiaire. Une alternative capable de mettre sous tension, avec une fulgurance inattendue, toute forme de pouvoir politique et institutionnelle structurée. Bref une forme d’expression d’un nouveau monde dont la représentation démocratique aurait tort de ne pas se méfier ».

Le dirigeant politique doit intégrer à son modèle de gouvernance cette forme d’expression d’un nouveau monde qu’est la communication digitale.

 

Retrouvez ici l’intégralité de la tribune de Jacky Isabello dans Le Figaro