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Communication d’influence et justice : Coriolink analyse la stratégie médiatique dans les affaires judiciaires

Lisa Omara, consultante en communication d’influence pour Coriolink, analyse en partenariat avec La Ruche Media, la communication et la stratégie médiatique dans les affaires judiciaires.

 

 

Les faits divers passionnent l’opinion publique et sont une véritable source d’inspiration pour les émissions télévisées. A l’ère des réseaux sociaux, cette curiosité se voit amplifiée par la facilité d’accès aux informations. Communiquer sur des affaires judiciaires devient alors un véritable enjeu. Cependant, comment communiquer sur une affaire en cours tout en protégeant le secret de l’instruction? 

Comme le souligne, Lisa Omara, selon l’article 11 du Code de procédure pénale : “Toutes les personnes qui travaillent sur un dossier [judiciaire] n’ont pas le droit d’en révéler les tenants et les aboutissants.”

Maître Matthias Pujos nous apporte son éclairage concernant la législation française à cet égard :

“Les avocat peuvent prendre la parole devant les médias pour s’exprimer sur un affaire pour laquelle ils sont avocats pour les différentes parties. La seule limite est qu’aucun de ces avocats n’a droit de tirer des éléments de procédure pour les exploiter à son profit devant les médias. Pourquoi ? Par le principe de secret d’instruction.”

Si et seulement si le procureur de la République ouvre une fenêtre d’information qui aurait été ouverte par, les avocats peuvent reprendre ces éléments dans les médias, comme le rappelle Lisa Omara.

Informer le public pendant les affaires judiciaires

Au cours des affaires judiciaires, les médias se doivent d’informer l’opinion publique. Les journalistes ont le droit d’assister aux procès ne se déroulant pas à huis clos. Cependant, ils ne doivent ni révéler la source, ni prendre des photos sous peine de poursuites judiciaires. Le magazine Paris Match a pu en faire l’expérience.

Maître Jakubowicz, cité par Lisa Omara, rappelait que le rôle de la presse est de rendre compte de l’information et non de la fabriquer.

Réglementer la prise de parole chez les avocats

Lisa Omara insiste sur la distinction nécessaire à faire entre le travail des communicants et des avocats.

“En communication les règles de prise de parole en public sont strictes. D’abord on a des messages clefs à faire passer avec des éléments de langages choisit minutieusement, donc un wording spécial. La parole doit être maîtrisée. C’est-à-dire que l’on va sûrement organiser des media training pour former à la prise de parole en public. On voit bien que les avocats  ne suivent pas tout ces règles de communication. [..] Le meilleur exemple est celui de Maître Schwerdorffer, avocat de Daval, qui s’était exprimé devant les médias avant le procureur de la République.”

En effet,  “la liberté d’expression d’un avocat dans un tribunal n’est pas la même qu’il peut avoir à la télévision”.  “L’immunité de robe” protège l’avocat au sein du tribunal. 

“Le principe d’immunité de robe est consacré par le droit interne et aussi par le droit européen. […] La loi de la liberté de la presse de 1880 prévoit en son article 41 qu’aucun écrit produit par un avocat et aucune parole émise par un avocat au sein du Palais de justice ne peut donner lieu à quelconque poursuites sur le chef de diffamation. C’est ce que l’on appelle l’immunité de robe. Cependant, cette immunité n’est pas absolue.”

Une médiatisation accrue des affaires judiciaires

Pour notre experte en communication, le débat judiciaire semble de plus en plus controversé. Ainsi, “chaque corps de métiers doit rester à sa place” pour la Présidente du Barreau de Paris. On peut assister au débat mais on ne doit pas interférer afin d’éviter d’entraver la procédure judiciaire.

 

Vous pouvez également visualiser l’intégralité de la vidéo sur La Ruche Média.