Notre blog

Stratégie de communication : Coriolink s’exprime sur BFM TV

Vendredi 22 février 2019, Amélie Lebreton, experte en stratégie de communication et co-fondatrice de l’agence Coriolink, était l’invitée de Céline Pitelet  sur BFM TV. À ses côtés, Patrick Maurin, élu du Lot-et-Garonne, qui a parcouru 250 km pour transmettre le mal-être des agriculteurs.Le débat a porté sur la présence d’Emmanuel Macron au 56ème Salon de l’agriculture et sur la posture à adopter.

Amélie Lebreton s’est d’abord exprimée sur l’importance de l’événement.

« Le Salon de l’agriculture est un rendez-vous annuel que les journalistes et les communicants appellent un marronnier. Il s’agit d’un événement récurrent qui s’installe dans un espace médiatique, généralement chaque année (par exemple, Noël ou la Saint-Valentin). Le SIA existe depuis 1964, il est donc devenu un marronnier politique et médiatique ».

Notre experte a rappelé que ce moment d’échange avec les agriculteurs est devenu une habitude présidentielle.

« Jacques Chirac a été le premier à en faire un rendez-vous médiatique et politique. Entre 1972 et 2011, il n’a presque jamais manqué un salon de l’agriculture. C’est pour cette raison que le Salon de l’agriculture est devenu un événement extrêmement puissant politiquement. Depuis quelques années, les présidents de de la République font des « visites marathons ». En la matière François Hollande a été un précurseur même si Emmanuel Macron n’a pas tardé à le surpasser en restant 12h dans les allées du salon en 2018″.

Selon Amélie Lebreton, ce temps d’échange doit être de qualité car il revêt une importance particulière.

« Le point sur lequel Emmanuel Macron sera scruté sera assurément sa capacité à être à l’écoute. Cette 56 ème édition est différente car cette année les agriculteurs ne sont pas dans une attitude de défiance. Les agriculteurs connaissent aujourd’hui un mal être beaucoup plus profond. Pour y répondre il doit donner le sentiment d’être en totale harmonie avec les maux  que vivent les agriculteurs ».

Ensuite, notre experte en stratégie de communication  a analysé les sorties polémiques d’Emmanuel Macron et les conséquences qui en découlent :

« Tout le défi est de savoir s’il pourra surpasser l’emblématique « casse-toi pauvre con » de Nicolas Sarkozy qui fût une catastrophe. Emmanuel Macron a tendance à ne pas mesurer l’impact de ses mots. Ils peuvent être pris parfois très durement par ceux qui l’écoutent. Il dégage une certaine fougue au contact des gens, et peut avoir des paroles qui  lui paraissent très simples et honnêtes mais qui s’avèrent au final malheureuses. Je crois que Le chef de l’État aura à cœur de paraître humble et de faire preuve d’empathie en choisissant avec précaution les mots qu’il utilise. Quoi qu’il en soit l’élément perturbateur lors d’un tel exercice est le facteur temps, avec la fatigue et la foule il est plus facile de s’emporter ».

Enfin, Amélie Lebreton a réagit au témoignage de Patrick Maurin qui met en avant la précarité de la profession et notamment des jeunes agriculteurs.

Pour notre experte, la  stratégie de communication du Président de la République doit être « affective ».

« C’est un exercice qui reste difficile pour un Président de la République. À l’exception de quelqu’un comme Jacques Chirac qui avait cet ancrage territorial très fort, certains de ses prédécesseurs n’ont pas eu la même aisance. Par exemple, François Mitterrand n’y a jamais mis les pieds en tant que président. Quant à Nicolas Sarkozy, il y était davantage perçu comme un urbain. Par ailleurs, sur la forme, l’image visuelle que renvoie le chef d’état détonne. En se présentant en costard cravate cela le rend de fait distant du monde agricole. Par ailleurs, l’utilisation comme élément de langage des phrases « je vous comprends » ou encore « mes grands-parents avaient une ferme » a peu de pertinence. La souffrance est telle qu’il y a un décalage très fort avec le discours tenu qui, pour avoir de la résonance, doit s’appuyer sur des actes forts. De ce point de vue là le Salon de l’agriculture sera intéressant à observer notamment par rapport à la manière dont E. Macron s’en servira pour donner de l’impulsion à sa politique ».

 

 

 

 

Retrouvez ici en intégralité l’intervention d’Amélie Lebreton