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Fusion PSA / Fiat Chrysler & réforme de l’assurance-chômage

Décryptage de l'actualité économique par Coriolink pour BFM Business - Fusion PSA - Fiat Chrysler et réforme de l'assurance-chômage

Le 31 octobre dernier, Jacky Isabello, co-fondateur de l’agence de communication CorioLink, était invité sur le plateau de l’émission Inside présentée par Karine Vergniol sur BFM Business. Aux côtés de Henri Sterdyniak, économiste membre des Economistes atterrés et d’Arnaud Pochebonne, directeur général d’APCO Worldwide, l’expert en communication a livré son analyse sur les grands sujets économiques de la journée. Au programme : fusion PSA / Fiat Chrysler et réforme de l’assurance-chômage.

Fusion dans l’industrie automobile

Les deux géants de l’industrie automobile, le français PSA et l’italo-américain Fiat-Chrysler ont annoncé leur fusion le 31 octobre 2019.

Jacky Isabello analyse : « Il y a deux aspects concernant cette officialisation. Il y a la communication mais également et surtout l’information financière. S’il est effectivement possible d’orchestrer une sortie médiatique, l’information financière dépend d’une règlementation assez sévère. Il n’est donc pas possible d’avoir des stratégies de mise en scène. Dans cette perspective, je déplore la manière dont les marchés ont dégradé la valeur de Peugeot. Arnaud Pochebonne évoquait une fusion entre « égaux ». Je vois surtout qu’il s’agit de deux entreprises ayant pour spécificité un capitalisme familial encore très puissant, qui ont décidé de se mettre d’accord  au-delà des différences. ».

Avant d’ajouter : « Le marché de PSA est essentiellement européen, celui de Fiat-Chrysler est beaucoup plus internationalisé. Ce dernier a notamment une forte présence aux Etats-Unis, mais in fine cela constitue une belle histoire européenne. Nous déplorons en permanence l’absence de champions européens. Or, avec cette annonce, nous avons deux belles entreprises ayant des racines européennes qui décident de fusionner. Dans un contexte de forte perte des emplois industriels, cette actualité nous rappelle la vivacité toujours présente dans ce secteur. ».

Réforme de l’assurance-chômage

A la veille de l’entrée en vigueur des premières mesures de la réforme de l’assurance-chômage, l’expert en communication explique pourquoi il juge cette transformation nécessaire.

« La mission qui doit être fixée est de pérenniser ce système-là, qui fait partie de notre pacte social. C’est pourquoi les comptes de l’Unedic doivent être en bonne santé financière. L’économie est en train de redémarrer et c’est donc une fenêtre opportune pour consolider cet outil. Il a besoin d’être extrêmement puissant si une situation comme la crise de 2008 venait à se reproduire. Il faut que dans ces cas-là, l’État puisse tout mettre en place  afin de secourir les gens. », explique Jacky Isabello.

Avant d’ajouter : « Effectivement, il y a des désaccords. Michel Beaugas [secrétaire confédéral de FO chargé de l’emploi] expliquait à l’antenne hier à quel point ces mesures sont peu pertinentes. Tandis que l’industrie de l’intérim explique qu’il y a effectivement un problème avec un certain nombre d’emplois non-pourvus et des individus qui abusent du rechargement de leurs droits. C’est bien parce-que le sujet est « clivant » qu’il est nécessaire de donner une grande ligne. L’on dit souvent que le changement de stratégie d’une entreprise doit intervenir lorsque cette dernière se porte bien. L’économie redémarre, il convient d’agir. ».

 

Pour autant, cette réforme tant attendue n’est pas à la hauteur de toutes les attentes, notamment pour les entrepreneurs.

 

Jacky Isabello décrypte : « Le vrai signal d’une réforme inaboutie réside dans la création d’un nouveau droit à l’allocation. Ce dernier permettrait à certains entrepreneurs, qui n’ont pas le droit à une allocation chômage de bénéficier d’approximativement 800 euros dès lors qu’ils sont placés en liquidation judiciaire. Cette somme n’est pas énorme et pourtant les conditions pour en bénéficier posent question. Comme l’a rappelé Anthony Streicher, Président de l’association GSC dans l’émission, Le Téléphone Sonne du 30 octobre, il est notamment demandé à ces personnes de justifier de revenus antérieurs d’au moins 10 000 euros par an alors même que la première chose que fait l’entrepreneur en cas de difficulté, est de réduire son salaire. En d’autres termes, cette réforme est un début mais elle n’est pas la hauteur des grandes promesses par le candidat Macron. ».

 

Retrouvez l’extrait du débat sur BFM Business