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Etude CorioLink-Odoxa : Regard des Français sur les grands projets d’aménagement

8 Français sur 10 jugent utiles les grands projets d’infrastructures et une large majorité réprouvent les modes d’actions des opposants.

Les opposants les nomment les « grands projets inutiles et imposés » (lignes ferroviaires, parcs photovoltaïques, infrastructures de production d’énergie nucléaire par exemple). Pourtant l’étude CorioLink-Odoxa révèle que la majorité des personnes interrogées estiment qu’ils sont utiles pour les Français et l’économie du pays. Des sondés qui se disent majoritairement opposés aux actions de contestation de ces projets.

Un plébiscite en faveur des grands projets d’aménagement (lignes ferroviaires, infrastructures énergétiques, etc.)

81 % des Français considèrent les grands projets d’aménagement comme utiles pour le pays et pour l’économie. Un plébiscite partagé par l’ensemble des sondés, quel que soit leur lieu d’habitation, sexe, âge ou préférences politiques. Les sympathisants écologistes (79 %) ou de la gauche radicale (72 % des LFI, PC, NPA, LO) sont ainsi une majorité à juger ces grands projets « utiles » alors que leurs partis sont souvent en première ligne pour s’y opposer.

Infrastructures ferroviaires et énergétiques sont les plus soutenues par les Français

Les Français expriment un désaccord avec les opposants aux projets d’infrastructures. Dans le détail, 68 % des sondés estiment que les militants ont tort de s’opposer aux projets de nouvelles lignes ferroviaires, 67 % lorsqu’il s’agit d’installations photovoltaïques, 65 % pour les installations d’énergie nucléaire.

A l’inverse, les personnes interrogées sont davantage alignées avec les opposants lorsqu’il s’agit d’actions contre le développement de nouvelles autoroutes (50 %) et les centres commerciaux (63 %).

Les Français favorables à la préservation de l’environnement et aux leviers de développement.

Les Français n’opposent pas préservation de l’environnement et développement économique et industriel. Plus précisément, la préservation de la biodiversité (85 %), la lutte contre l’artificialisation des sols (77 %) et, plus globalement, la transition écologique et énergétique (77 %) sont des enjeux jugés importants par près de 8 Français sur 10 (79,7 % en moyenne sur ces 3 items).

Dans le même temps, le maintien des services publics sur tout le territoire (90 %), la souveraineté énergétique de notre pays (89 %) et sa réindustrialisation (87 %) représentent des enjeux « importants » pour les personnes sondées, tout comme le désenclavement des territoires (72 %).

La nécessité de mieux tenir compte de l’avis des habitants et des entreprises locales

Dans le cadre de la réalisation de ces projets d’infrastructures, 73 % des Français pensent que l’on ne tient pas assez compte de l’avis des habitants concernés de manière représentative et 68 % que l’on ne tient pas assez compte ni des intérêts des riverains concernés par ces projets, ni de l’avis des entreprises locales.

A l’inverse, une minorité de Français pensent que l’on ne tiendrait pas suffisamment compte des prises de position des élus (43 % le pensent) et des mobilisations des militants hostiles à ces projets (41 %). Pour ces derniers, ils sont 37 % à considérer que leur avis est trop pris en compte.

Pierre Alibert, associé de l’agence CorioLink et spécialiste de la communication de crise, décrypte : « Derrière chaque projet, existent des enjeux de mobilisation qui échappent aux règles traditionnelles de la concertation et de la communication. Les entreprises et élus porteurs de projets ont sous-estimé l’impact des actions militantes. Le contenu des enquêtes publiques fréquemment défavorables aux projets en est l’une des conséquences directes. Pourtant, leurs résultats sont très souvent contradictoires à ceux obtenus dans les sondages d’opinion représentatifs de la population locale concernée par les projets.  Il existe une asymétrie d’expression entre la voix des opposants et celle des bénéficiaires directs des projets d’infrastructures qui doit être revu pour tendre d’avantage vers un débat plus équilibré et rationnel. L’erreur est de tomber dans la confrontation directe et l’escalade de la radicalité voulue par certains activistes. Il faut parvenir à changer le récit pour travailler l’acceptabilité démocratique, sociale et territoriale des projets imaginés en apportant les preuves de ce qu’ils apporteront aux premiers concernés ».  

Les modes d’action des activistes largement condamnés

Les Français apparaissent défavorables aux modes d’actions de certains activistes. 53 % des sondés désapprouvent ainsi l’occupation d’arbres pour empêcher des travaux. 61 % les ZAD. Puis dans des proportions plus importantes, 71 % réprouvent le blocage des routes, 82 % les menaces faites aux responsables des travaux et 85 % les sabotages d’usines ou d’engins de travaux.

Interrogés sur les traits d’image des activistes, les Français les perçoivent à 65 % comme dangereux, 64 % violents et 60 % déconnectés des réalités. Ils sont une minorité à les présenter comme politiquement indépendants, 43 % utiles et œuvrant en faveur de l’intérêt général, et 34 % respectueux de la démocratie.

 

Méthodologie

Enquête Odoxa réalisée par internet les 9 et 10 avril 2025 auprès d’un échantillon de 1 005 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.