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Face à la haine, ne faisons pas des réseaux sociaux un bouc émissaire

Dans une tribune du 23 février 2019 pour le Huffington Post, Jacky Isabello, co-fondateur de l’agence Coriolink s’exprime sur la responsabilité des réseaux sociaux dans la crise des gilets jaunes.

Les réseaux sociaux seraient la plaie de notre société. Pourtant, ils devraient être loués pour leur apport à l’esprit de conquête démocratique.

« En paraphrasant le titre d’une tribune de Mounir Mahjoubi dans Le Monde, secrétaire d’Etat chargé du numérique, je souhaiterais alerter sur le risque que nous courons en ces temps troublés et émotifs à faire des médias sociaux les coupables d’une situation dont ils ne sont que les révélateurs. Même s’ils sont systématiquement des révélateurs trop puissants des maux de notre société et ressentis par l’opinion publique comme étant insensibles à l’urgence de maîtriser ce pouvoir dévastateur. « With great power, comes great responsibility » lança sobrement à son neveu l’oncle de Peter Parker (alias Spiderman) tentant ainsi de concurrencer Socrate et d’autres philosophes traitant le difficile problème du pouvoir, tels que Montesquieu, Hobbes, Locke ou encore Machiavel ».

Notre expert appelle l’exécutif à faire preuve de modération dans le cadre d’une loi de contrôle des réseaux sociaux.

« Au lendemain de l’annonce faite par le Président Macron à l’occasion du dîner du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) d’une nouvelle loi, annoncée dès le mois de mai, dont l’objectif serait d’imposer aux réseaux sociaux d’être transparents sur leurs règles de modération, de mieux détecter les propos haineux en amont grâce à des outils de prévention, de les retirer plus rapidement et de lutter contre l’impunité en conservant des preuves dans leurs archives, méfions-nous de ne pas nous tromper de problème. « Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson« . Cette maxime célèbre attribuée à Confucius pourrait par analogie s’appliquer à notre système éducatif: une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine professait Montaigne le philosophe chantre de la modération ».

Pour Jacky Isabello, la responsabilité ne repose pas uniquement sur les médias sociaux.

« La crise des gilets jaunes a vu naître un biais cognitif étonnant; étonnant de la part de très grands intellectuels sévissant dans nos espaces publics dans les discussions médiatiques. Les réseaux sociaux seraient la plaie de notre société. Emmanuel Macron, intellectuel français en chef, y est allé de sa petite assertion sans lendemain réflexif à propos de la manière dont les réseaux sociaux se conjuguent aux chaînes d’info en continu pour nourrir les colères du moment ».

 

Retrouvez ici en intégralité de la tribune de Jacky Isabello