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François Hollande : « Mon modèle c’est Aimé Jacquet »

Le 6 novembre prochain, le président de la République donnera une grande interview à une chaine de télévision nationale. J’ai imaginé qu’en réponse à une question sur les grands Hommes dont il s’inspire pour manager son équipe gouvernementale et propulser la France sur les sentiers de la réussite il pourrait avouer : « mon modèle c’est Aimé Jacquet ». Politique fiction certes, mais pimentée d’un soupçon d’ironie. Pourquoi ?

Lorsque je lis ces jours derniers, les propos de nos deux plus éminents économistes français : Jean Tirole, désigné Prix Nobel d’Economie et Thomas Piketty, le français qui après les Daft Punk fait vibrer les Etats-Unis, je me demande si, à l’instar de l’ancien sélectionneur de l’équipe de France, François Hollande ne souhaiterait pas gagner une incertaine bataille économique sans nos deux meilleurs économistes du moment. De la même manière que Monsieur Jacquet s’est passé en 1994 des services de David Ginola et Eric Cantona, deux stars de l’époque, pour relancer une équipe de football promise aux succès que nous connaissons.

Petit retour en arrière : une élimination lors des barrages qui devait nous conduire à la coupe du Monde de 1994 ; nous gardons en mémoire ce match France Bulgarie perdu à la dernière seconde et ce titre du journal l’Equipe : « Inqualifiable » qui d’un mot résumait la dualité du ressentiment du peuple français : un été privé de football mais aussi une défaite impardonnable. Puis, advint l’éviction calculée des deux plus grands joueurs du moment.

François Hollande a-t-il décidé de nous conduire sur le chemin de la reprise économique en ignorant le duo Piketty-Tirole. En effet, lors d’une longue interview accordée au Nouvel Economiste M. Piketty démontre, soumet, prodigue conseils et propositions mais, et c’est étonnant, il ne semble disposer que de peu d’écoute dans les couloirs où se forme la décision politique. Celui que le magazine anglo-saxon Foreign Policy fait figurer sur sa liste des 100 intellectuels les plus influents prêcherait sans écho, dans un désert que seuls peupleraient les américains, saoulés à la prose de l’auteur du best-seller « Le capital au 21E siècle ».

A l’instar de Piketty, Jean Tirole confie au Figaro, au lendemain de sa désignation par la Banque de Suède au rang de meilleur économiste : « Je peux apporter mes conseils à François Hollande. Le Président, Manuel Valls et Emmanuel Macron m’ont appelé, je les rencontrerai dans les prochaines semaines » (SIC). Horreur, cet homme revenu volontairement des US pour développer un centre d’excellence économique à Toulouse, ne communique guère avec nos dirigeants. Alors même qu’il figure au rang des économistes membres du Conseil d’Analyse Economique.

Descendant de Mazarin, Richelieu, Fouché, notre pays devrait disposer du patrimoine génétique propice à l’obtention de la bonne information. Nullement ! Il n’est pas en capacité de connaître le niveau d’honnêteté fiscale et de phobie administrative de ses ministres. Mais pire encore, il ne sait pas s’attacher les conseils permanents des deux économistes français les plus prestigieux. Que nenni, cette stratégie de l’évitement est sans doute murement pensée !

Je faisais référence à Aimé Jacquet en débutant ce texte, je vais l’évoquer en conclusion. Le mouvement mis en place par François Hollande devrait arracher une prochaine médaille de champion du monde de la croissance, de la création d’emplois et du développement de nos entreprises. Si tel n’était pas le cas, l’adjectif Inqualifiable utilisé en son temps par le quotidien l’Equipe pourrait servir à nouveau aux observateurs de la chose politique. Et revêtir ce même double sens. A l’approche de la campagne de la Présidentielle de 2017 je vous laisse deviner lequel !

 

Jacky ISABELLO