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L’ECONOMIE DE LA VIGILANCE : LA MULTITUDE AU SERVICE DE NOTRE SECURITE

TGV

 

Après plusieurs attentats perpétrés sur notre sol et le dernier en date avorté grâce au courage de citoyens comme vous et moi. Admiratif comme quiconque, je fus rapidement révolté par un vent de défaitisme, frappé d’entendre que la SNCF se résigne à stagner dans un esprit d’impossibilité de tout contrôler ; et en cela soutenu par une majorité de nos concitoyens. Je suis attristé plus encore parce que nous ne souhaitons pas admettre avec rage que notre sécurité nous appartient, que nous pouvons également être « Attentif ensemble ». Si difficulté il y a, elle est réelle ; mais si nous pensons qu’il n’y a d’autre alternative que de vaincre cette difficulté, la SNCF bras armé de l’Etat doit nous impliquer, appeler au secours, mettre à son service, les Avengers des temps modernes, ceux qui peuvent résoudre les problèmes les plus complexes quand il n’y a plus d’espoir. Et je pense évidemment aux Entrepreneurs. Qu’ils soient dans le secteur privé ou public là n’est pas la question. Tous ces entrepreneurs citoyens qui savent relever les défis les plus fous. Toutes les cartes sont réunies pour donner naissance à une économie de la vigilance..

 

La série d’attentats que connait notre pays sape notre patriotisme et notre capacité de révolte. Lorsque la SNCF et les pouvoirs publics affirment qu’il est inenvisageable d’assurer un contrôle généralisé des passagers dans les gares ; aurait-on idée de dire, adoptant le même raisonnement, parce qu’on ne peut prévoir où les gens vont se blesser que les Sapeurs-pompiers ne peuvent pas intervenir partout en France ? Non, ce serait inadmissible ! De plus, le principe de continuité du service public constitue un des aspects de la continuité de l’État. Il a été qualifié de principe constitutionnel par le Conseil constitutionnel en 1979. Il en est de même de la défense de nos concitoyens, que ce soit sur le territoire national comme à l’étranger.

A longueur de médias j’entends des témoignages qui tendent à admettre ce fatalisme. Ce fatalisme inconscient sous-entendrait que la vigilance serait une forme de délire paranoïde. Bien au contraire, la vigilance est une mission que chaque citoyen s’impose sans le dire.

 

Cette attitude d’abandon lorsqu’il s’agit de surveiller et notamment de signaler des individus vient des traumatismes de la seconde guerre mondiale. La France ne supporte pas d’avoir à informer sur autrui, quel qu’il soit. Elle se rappelle les heures sombres de la délation imposée aux français par un appareil répressif allemand très efficace et promus par quelques-uns un peu trop zélés. Si nous n’avons jamais été prompts à comprendre les vertus des lanceurs d’alerte, auparavant appelés whistleblower, nous avons admis l’intérêt de dispositif comme celui de « l’Alerte Enlèvement » lorsqu’il s’agit de protéger nos enfants. La vigilance de tous s’impose parfois, il faudrait la généraliser sans culpabiliser !

 

La vigilance doit être conceptualisée comme un acte citoyen avant tout positif. Nos amis américains agissent ainsi. Souvenons-nous des débats torturés et des références abusives à la littérature d’Orwell à propos de l’installation de la vidéo surveillance dans les rues de nos métropoles. Qui irait aujourd’hui remettre en question cet outil, auxiliaire efficace des enquêtes conduites par les forces de police.

Prenons à notre charge des initiatives contre le terrorisme. Les forces de l’ordre et du renseignement mènent leur mission avec un engagement sans faille. Mais chacun de nous peut s’associer à leurs actions de l’ombre. Les entrepreneurs également ! Il suffirait de soutenir le développement de ce que nous pourrions baptiser l’économie de la vigilance. La SNCF aurait beau jeu de se faire l’initiatrice de la satisfaction du besoin exprimé par la population d’un peu plus de fraternité de la vigilance. Pour cela notre compagnie ferroviaire nationale devrait lancer un appel à projets doté d’un fonds de financement pour soutenir les meilleurs projets permettant de renforcer la sécurité dans les transports publics. Le postulat de base serait de confesser qu’elle ne peut pas faire seule. Mais puisque ce n’est pas un problème de « Gros sous » comme l’a admis le président de la SNCF Guillaume Pepy, elle s’engagerait à se faire le catalyseur des projets innovants de start-up répondant à ce cahier des charges : « Comment organiser la vigilance dans les transports publics ; la multitude au service de la sécurité de tous». Puis la SNCF, avec d’autres aiderait à octroyer le premier pécule.

Business angels, fonds de private equity, banques, n’auraient aucun mal à procéder au complément de financement d’un projet admis pertinent par la SNCF. Sa réputation et les promesses de commandes suffiraient à créer la confiance nécessaire au lancement des activités des entreprises choisies.

L’ensemble des mouvements patronaux et d’accompagnement de créateurs d’entreprise serait enthousiaste à l’idée de soutenir et diffuser la bonne parole.
L’économie de la multitude, décrite par MM. Colin et Verdier dans un formidable ouvrage, décoiffe nombre de business bien installé. Le terme d’ « Uberisation » ne requiert plus aucune explication sur sa signification. L’Etat ne peut pas tout…. mais doit tout essayer, devrait-on dire pour compléter cette célèbre maxime de Lionel Jospin. S’il faut être, « Attentif ensemble », Alors « Ubérisons » ensemble le terrorisme et laissons les entrepreneurs, les gens les plus créatifs de notre société continuer à changer le monde en contrariant les projets délirants des Djihadistes les plus extrémistes.  Crowdsourcing, économie du partage, Open innovation sont des expressions passées dans le langage commun, déjà aux portes du dictionnaire. Par anticipation rêvons d’une économie de la « Crowdvigilance » en tant que domaine d’activité dans lequel la France pourrait devenir une championne exportatrice de son savoir-faire.

 

Jacky Isabello